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Photo du rédacteurRachel Caron

Les Paras, en passant par la portière !





Quand un Para sort de l’avion, il se jette vers la Mort. Puis le parachute l’arrache à la Mort. A chaque fois il réitère sa promesse de risquer tout pour secourir la Patrie ! Y compris jusqu’au sacrifice de sa vie ! C’est cela qui fait des Paras des Soldats Uniques ! Qu’ils soient de Terre, de l’Air ou de Mer !


Historique


Dans toutes les armées du monde c’est la seconde guerre mondiale qui donne naissance aux Parachutistes, les Russes ayant été les précurseurs dans les années trente. Les Paras français seront formés en Angleterre essentiellement à l’image de leur fameux SAS (Spécial Air Service) Les premiers Paras français sont largués sur la France occupée pour aider la Résistance. Au début donc, les Paras dépendent de l’Armée de l’Air.

Puis les régiments seront créés et ils dépendront de l’Armée de Terre, sur la base du raisonnement qu’une fois arrivé au sol, il est un soldat comme les autres et à terre ! Mais l’Armée de l’Air et La Marine garderont les paras dans leurs unités de commando respectives.

Le premier Régiment créé sera le 1er RCP (Régiment de Chasseurs Parachutistes) de l’Infanterie. Puis il y aura des régiments paras dans toutes les autres armes, Cavalerie, Artillerie, Génie, Transmissions etc…


Qui va dans les Paras ?


Ecoutons la chanson : Debout les Paras

Pour venir avec nous, pas besoin d’être gros, il suffit d’avoir du culot !

Pour venir avec nous pas besoin d’être grand il suffit d’avoir un peu de cran !

Le concept du passage de la portière qui est le symbole même du courage et du sens du sacrifice va transformer les Paras en arme d’élite qui va attirer les meilleurs. Les meilleurs soldats chercheront à y être, sachant que les meilleures missions (comprenez les plus périlleuses) leur seront attribuées. Les détracteurs diront que ce sont les plus dingues, les plus déséquilibrés !




Les parachutistes en action à travers mon roman historique Officiers Perdus


Officiers Perdus Chapitre II page 19


Ils approchaient maintenant de la DZ de Diên Biên Phu. Ils étaient secoués et il aperçut des lumières brèves et des fumées. Tirs de DCA, lui cria le sergent largueur qui se tenait à côté de lui.

Soudainement la lumière passa du rouge au vert, il entendit la sirène stridente et si caractéristique HinHinHinHinHin et le largueur lui cria Go ! avec une pression sur le bras. Il balança sa jambe arrière dans le vide et sauta.

Deux ou trois secondes et le parachute s’ouvrait, donnant l’impression de remonter vers l’avion. Peyo, comme à chacun de ses sauts en parachute, essayait de profiter de l’instant, mais il lui fallait, d’abord, regarder si tout allait bien. Il vit que les hommes de son avion avaient sauté derrière lui sans problème. Les champignons clairs se détachaient dans la nuit noire. En regardant plus précisément il se dit que pour les trois autres avions aussi, tout s’était bien passé, trois autres nuées de parachutes s’étendaient maintenant dans le ciel et aucun ne semblait descendre plus vite que les autres. Peyo pouvait maintenant profiter de ce saut de nuit et admirer le décor. Il lui fallait faire vite, Cottard, l’aviateur, les avait manifestement largués très bas, 200 m tout au plus, pour éviter les tirs ennemis. Peyo n’en voyait pas, mais il pouvait contempler Diên Biên Phu, la cuvette et ses collines, véritable théâtre d’ombres. Sur certaines des collines, parmi des volutes de fumée, on pouvait deviner les combats aux éclairs qu’ils engendraient, aux bouffées de tir qui apparaissaient et disparaissaient, aux mouvements sur les crêtes qui faisaient penser à une guerre de fourmis. Une forte odeur d’humidité prédominait. Certains endroits étaient illuminés, certains dans le noir, d’autres dans ce qui ressemblait à des nuages de coton gris, jaune ou vert pâle et des éclairs zébraient le ciel. Tout ceci conférait à l’endroit un caractère magique, d’une beauté surprenante et inquiétante. Est-ce que la guerre peut être belle ? Se demanda Peyo. Il n’eut pas le temps d’y réfléchir, le sol, énorme masse noire, semblait arriver à toute vitesse, il n’y avait pas de vent, une simple traction sur les suspentes, un roulé-boulé sur l’épaule droite et il était arrivé à Diên Biên Phu.


Officiers Perdus Chapitre II page 19


— Quel est le problème, Jean ? demanda le Père Guyot.

— Les Viets concentrent au nord de Diên Biên Phu de plus en plus de renforts, il nous restait deux bataillons de parachutistes coloniaux à envoyer, on nous interdit de les larguer ainsi, d’ailleurs, qu’armes, munitions ou vivres supplémentaires, le Général Navarre, à ce moment crucial, est parti en inspection dans le sud, à Saigon, et demeure injoignable, et j’ai reçu un appel de l’officier d’ordonnance de mon oncle, l’inspecteur Général de la Cavalerie qui m’a dit que, cette fois, mon ordre de rappel à Paris était signé et en route pour Hanoi ! Mis à part ça, tout va bien.

— On avait déjà décollé pour Diên Biên Phu, les Dakotas bourrés de paras quand on a eu l’ordre de faire demi-tour. On a failli avoir une mutinerie à bord. L’histoire retiendra qu’on a cloué ces paras au sol alors que, la veille, le dernier largage, le 1er bataillon Parachutiste du Tonkin, était constitué de volontaires de la dernière minute, aucun n’étant breveté para ! Quelle merde !

— On a envoyé sur Diên Biên Phu des volontaires non brevetés para ?

— Affirmatif ! Il y avait des soldats de toutes unités et même des administratifs, des comptables et autres, des braves garçons qui ne voulaient pas laisser mourir leurs camarades là-bas sans rien faire. Ils savaient que Paris les avait abandonnés, ils ne voulaient pas faire pareil. Comment vous dites dans l’Église, il en faut certains pour racheter les autres ?





Officiers Perdus Chapitre VII page 97


Mendiburu était pensif face à une grande carte qu’il avait fait afficher sur un mur de son bureau. Il se tourna vers Peyo :

— Ah, te voilà ! Mauvaise nouvelle, Jean est tombé dans une embuscade en plein djebel, un vrai traquenard. Il a pris une balle, dans le poumon probablement, il est inconscient. Il est tombé sur le gros de la force militaire de la Willaya IV, celle dont tu nous avais assuré la constitution il y a six mois. Plus question de fusils de chasse cette fois, mais des armes automatiques tchèques. On me dit qu’ils sont très bien organisés, qu’ils manœuvrent bien et qu’ils sont commandés par Laarbi ex-capitaine parachutiste disparu à Cao Bang et que nous retrouvons ici par miracle !

Peyo enregistrait, la blessure d’un ami était toujours un coup dur. Il demanda :

— Combien d’hommes en face des nôtres ?

— Dur à dire, mais au moins mille !

— Mille face à un escadron de cent vingt parachutistes !

— Oui, il semble qu’ils tiennent à une victoire de prestige, une vraie bataille cette fois, face à un régiment prestigieux, quatre officiers français capturés, un beau bilan.

— Il faut se porter à leur secours immédiatement !

— Avec quoi ? Tout le régiment est sorti en opération, cela ils ont dû le savoir, il me faut la nuit pour le rassembler et repartir, c’est bien joué de leur part, rien à dire !

— D’autres régiments ?

— Le Général m’en donne deux, le 1er Étranger Parachutiste et le 1er Étranger de Cavalerie, ils se mettent sous mon commandement. Mais pareil, on ne pourra être opérationnel là-bas que demain à l’aube. Ensuite, j’ai pour mission de détruire cette force armée.

— Mais, et Jean et son 3éme escadron ? Peuvent-ils tenir jusque-là ?

— Pas sûr, surtout que la perte de leur capitaine les a affectés. C’est Dolium qui a pris le commandement en tant que lieutenant le plus ancien.

— Il faut leur parachuter des renforts tout de suite !

— Mais quoi Peyo ? Nous n’avons plus que ta harka !

— Et bien parachute-moi avec ma harka et nous essayerons de tenir, on aura quand même deux fois plus de chances.

— Combien d’hommes peux-tu aligner ?

— Environ cent vingt maintenant, un escadron.

— Combien sont brevetés para ?

— Pas beaucoup, guère que les sous-officiers, nous devons partir à Blida, pour cela, la semaine prochaine. Mais, mis à part le saut, ils sont prêts, tu verras, des beaux guerriers. Et puis rappelle-toi du Premier Bataillon Parachutiste du Tonkin, eux non plus n’étaient pas brevetés et ils ont quand même sauté sur Diên Biên Phu ! Laisse-nous partir Jean Baptiste !

Mendiburu affichait un sourire jusqu’aux oreilles

— Les avions de Cottard t’attendent déjà Peyo, je n’en attendais pas moins de toi.





Alors les Paras corps d’Elite ou bien bande de cinglés ?

Le fait que je sois un officier Para vous donne ma réponse ! Mais voici une liste non exhaustive des batailles où les paras ont été clef :

  • Nuit du 5 Juin1944 Sainte Mère l’Eglise, Victoire malgré un parachutage raté !

  • 17 au 26 Septembre 1944 Arnhem, Défaite malgré une opération magnifique.

  • 20/11/1953 au 7/5/1954 Dien Bien Phu Défaite malgré une attitude héroïque

  • 29 Octobre 1956 Canal de Suez Victoire militaire, Défaite politique.

  • Guère d’Algérie Toussaint 1954 au 18/3/1962 : Victoire militaire, Défaite politique

  • Kolwezi 18 au 22 mai 1978: Victoire


Pour faire partie de cette élite, il faut bien être un peu cinglé ! (Chanson para)


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1 Comment


blelez
Sep 02, 2022

Après une chute libre, tu auras cessé de vivre, entorché dans l'atmosphère, tu tomberas comme une pierre.

Mais après tout, qu'est ce que ça fout, et l'on s'en fout. La la la en passant par la portière, parachutiste souvient toi.......

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