Jean-Marc Bourdin est un ancien élève de l’ENA École Nationale d'Administration et haut fonctionnaire à la retraite. Il est docteur en philosophie de l'université Paris 8, auteur d'essais sur Marcel Duchamp et sur la théorie mimétique de René Girard. Membre du comité de lecture d’Officiers Perdus, il est présent dans la dédicace du Tome 2 « Rebond en Patagonie » :
Gilles Hustaix a continué de nous étonner en nous proposant une trilogie en quatre volumes ! Parti pour écrire trois romans, il en propose en définitive quatre à ses lecteurs. Derrière ce qui pourrait apparaître comme une anomalie éditoriale, se dévoile en réalité une logique profonde : il existe une symétrie entre ce qu’ont vécu les pères militaires confrontés à la seconde guerre mondiale et la dramatique décolonisation de l’Empire français et les fils pris dans l’impitoyable monde des affaires. Il fallait bien deux tomes supplémentaires pour raconter ce dernier volet d’une saga familiale.
Les pères furent souvent vainqueurs de leurs ennemis, en tout cas toujours héroïques, mais se retrouvèrent condamnés à la prison ou à l’exil. Pour autant une deuxième vie dans l’entreprise, leur permit de prouver à nouveau leur valeur, que ce soit en France ou en Argentine, cette fois sans que leurs actions victorieuses ne fussent remises en question. Le monde économique leur fut plus reconnaissant que le politico-militaire.
Si les deux premiers tomes réunissent plusieurs destins, les deux suivants sont centrés autour d’un personnage principal, Pampi, le fils de Peyo. Il est difficile au lecteur de douter d’une incarnation romanesque de l’auteur, tant les anecdotes et les événements sonnent vrais. En temps de “paix”, Pampi va choisir de mener principalement sa destinée dans le monde des affaires, au barycentre de ce monde qu’est le marketing, sans pour autant renoncer au militaire, en sa qualité d’officier de réserve. Il ira même là où la paix ne peut exister, au Sahel et en Israël, pour continuer le combat des armes toujours prompt à s’engager dans des opérations à haut risque. Sa carrière professionnelle jalonnée de grandes réussites n’échappera pourtant pas à la malédiction des pères auxquels la victoire fut dérobée et qui furent expulsés de l’armée à laquelle ils étaient si attachés. Et c’est dans le cadre d’opérations militaires que Pampi trouvera en définitive une reconnaissance sans restriction de sa conduite héroïque et de son sens de l’honneur.
Au-delà du parallèle entre monde militaire et monde économique auquel nous invite explicitement le romancier, il nous donne à lire un rapport plus subtil entre la réussite et l’échec, la conquête et la dépossession. Dans un précédent texte, j’avais parlé de rédemption.
C’est bien un fils qui raconte les destins de pères qui font douloureusement écho au sien. S’il a pu décrire d’une manière si percutante l’épopée des pères, il le doit certainement aux blessures que l’entreprise à laquelle il s’était voué corps et âme lui a fait subir.
Mais c’est aussi une leçon d’espoir : si les pères rebondirent dans l’action économique, le fils trouve une issue heureuse dans son œuvre littéraire où il entremêle leurs destins.
Jean Marc Bourdin
PhD de Philosophie
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