Philippe Bouvet, Critique Littéraire Amateur(1)

Philippe Bouvet, ami et lecteur de la première heure est diplômé en Droit de l’Université d’Angersssas. Il a fait carrière dans la pharmaceutique en commençant chez Roussel-Uclaf et en la terminant cadre sup. chez Sanofi Roussel-Uclaf. Patriote (PMS & PMP), c’est dans un de ces cercles qu’il rencontre Gilles Hustaix à Bayonne. Grand amateur de littérature, il partage avec Gilles la passion de Jean Larteguy et de Jean Raspail.

(1) Ceux qui se prétendent connaisseurs ne sont que des amateurs quand ceux qui se disent amateurs sont des vrais connaisseurs ! (Maître de chais du Château Palmer, Margaux 1995.)
Troisième livre de Gilles Hustaix, après le premier livre historique et militaire, le deuxième sur la vie après le putsch d'Alger à la fois féminin et policier, ce troisième livre semble autobiographique. Pampi (son surnom !) va reprendre le flambeau et s'engager comme officier dans la cavalerie parachutiste. Un épisode réel inconnu pour moi, la fausse alerte de Metz en 1979 (invasion soviétique de l’Afghanistan) où la France faillit intervenir à l'Est contre le communisme. L'ambiance chez les paras est bien décrite. On retrouve un peu plus loin dans le livre différentes opérations en Lybie et au Tchad avec des conflits ethniques à KalaitKalaït et Ouadi Koseley, avec la mort directement en face. Des moments héroïques de la vie de Pampi, fils de Peyo !

Ce roman montre un auteur attaché à sa terre natale, le Pays basque, l’histoire d'une famille voire de celle de la France, d'un père militaire (dont la carrière est brisée en 1962 comme le père d'un ami d'enfance Antoine de Roquefeuil et d'autres) et d'une mère protectrice et très aimée.
Son entrée dans le monde du marketing me rappelle ma carrière chez Roussel-Uclaf, HMR ,HMR, Aventis puis Sanofi. C'est très bien présenté, mais il manque la guerre interne, du moins pour le moment.
Peut-être trop de dialogues et pas assez de descriptions. Il aurait fallu quelques photos avec la propriété familiale, la famille ou le mariage mais un roman n’est pas Paris Match !.
On a parfois l'impression d'être dans un monde heureux et déconnecté. Tant mieux mais la vie en famille ou en entreprise n'est pas un long fleuve tranquille.
À lire absolument…
du tome 1 au nouveau tome 4 récemment édité ! ...
L’Heure de la Relève 2/2
Ce deuxième tome de « L’Heure de la Relève 2/2 » aborde 3 thèmes principaux : le mariage de Pampi en Patagonie, l’agence World Pub (WP) et des conflits (Tchad et Sud Liban).
Le roman transpire l’émotion le long des pages. Les Officiers Perdus se retrouvent pour le beau mariage en Patagonie de Pampi et Magdalena, enfants de 2 d’entre eux. 2 familles de surcroît qui s’unissent enfin au 20eme siècle alors qu’elles sont conjointes aux conflits de la France depuis Damiette. Tout se passe merveilleusement pour les mariés et l’amour naît aussi pour d’autres après une cavalcade... Le romantisme est parfait.
Puis retour à la World Pub France avec Pampi comme DG grâce à ses qualités de manager comme celle d’officier. Avec des éléments de modernité comme les cours d’éloquence pour des salariés ! Il est très apprécié par tous. Un de ses supérieurs part pour la concurrence mais il reste loyal car pour lui, donner sa parole a un sens.
Une place se libère, il hésite… attention les plats ne repassent pas ! Il prend la place. La gloire et le succès commence..

La description d’une patronne semble un peu caricaturale car elle ressemble à Cruella (et est allemande). Bien entendu, il doit licencier une personne et c’est toujours difficile même si la faute est avérée. Cela m’est arrivé 3 fois et je ne me suis pas posé de questions. Un licenciement m’a été refusé et j’ai compris hélas qu’elle était très amie avec un de mes supérieurs selon la responsable syndicale qui n’en revenait pas qu’elle ressorte avec un simple blâme.
François Ceresa aurait aimé lire Gilles Hustaix car il nous régale dans la description de ses repas et de ses vins. On le sent gourmet et connaisseur.

Être vendeur est un métier peu valorisant pendant des années.
L’ensemble de la réussite passe par les relations et Gilles Hustaix rencontre souvent d’anciens paras ou officiers. Une bonne analyse de l’idée de prospect ou cible qui convient mieux à l’industrie pharmaceutique qu’à la lessive. D’ailleurs, je pense que c’est le marketing pharmaceutique qui invente le ciblage précis par individu ainsi que l’analyse des résultats avec des critères comme PM, évolution et concurrence.
Il travaille avec une société de formation Hermesy qui se déroule dans des lieux conviviaux. J’ai souri aux propos : « Pas de résultats sans efforts ». Il faut rajouter peut-être dans le travail ?
J’ai toujours réalisé mes réunions de collaborateurs dans des lieux agréables type « Relais et Châteaux ».
Dans les années 70-90, les patrons avaient des largesses car ils étaient plus tournés vers le CA que le bénéfice net. Les financiers ont ensuite changé la donne et rogné sur toutes les dépenses.
Pampi fait comme un de mes anciens PDG Sakis, une grande fête pour le jubilé de la société. Nous, c’était le milliard de CA et il fallait serrer la main de tous les collaborateurs.
Plus étonnant dans ce livre, Pampi Etchegaray parle toujours de son travail mais jamais de sa famille, femme et enfants, probablement par pudeur. Moi, j’ai l’impression que c’est la famille qui me faisait tenir dans les bons et les mauvais moments.
1990-2000, les changements dans les dépenses, la surveillance des finances sur les restaurants, les cadeaux, les frais de réunions, les hôtels commencent avec surveillance du fisc ou de la SS.
Gilles Hustaix ne respectant pas la chronologie, on se retrouve au Tchad puis un passage en Israël, pays que je connais bien. Je ne connaissais pas Mahal, ces soldats étrangers dans Tsahal se battant pour Israël. Ils sont le plus souvent juifs. Un regard très près et juste sur la société israélienne, sujet d’actualités.
Selon l’auteur, Rachel pense être un « bon coup », ainsi que toutes les israéliennes ou les chrétiennes libanaises. A contrario, j’ai un doute pour les juives françaises qui ne connaissent pas Thanatos. 😊

Je me rappelle qu’une israélienne d’origine bordelaise ne voulait pas que sa fille fasse son service militaire de crainte qu’elle devienne un matelas à soldats !
L’auteur ne l’étant pas, pas de mention de l'homosexualité, pourtant forte en Israël.
Une scène érotique sur une plage avec Rachel m’en rappelle une en Grèce sauf que l’on avait pas vu qu’un train passait juste au-dessus !
Une escapade israélienne dans les paras pour Tsahal dans les Golanis. Une belle épopée, la mort en face !
La fin du livre décrit son licenciement, après tentative d'extorsion de démission, par un patron allemand (qui fut son ami ) et qui a épousé une des employées françaises de Pampi. Très jaloux il supporte mal d'entendre sa femme chanter les louanges de son ancien patron français. Phénomène fréquent dans les entreprises où la sexualité n’est pas négligeable. Il sera acculé à partir avec des indemnités comme beaucoup de personnes que j’ai connues dans les laboratoires pharmaceutiques.
Au même âge, j’ai accepté un placard de base dans le sud-ouest alors que l’on m’avait proposé un poste plus haut hiérarchiquement en Bretagne et je ne regrette rien. (Frais identiques, voiture de fonction, idem, mêmes avantages mêmes salaires) pour moins de stress.
Dans l’armée comme dans les entreprises, il faut rester toujours calme et réfléchir avant de prendre une décision.
Un livre fort et passionnant sur l’Armée et le Marketing, au Romantisme parfait, où le manque de chronologie, résolument voulu, peut parfois être déroutant à moins qu’il ne soit séduisant ?

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