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Hélie de Saint Marc : A la source des Officiers Perdus !



Cet article sur le site Officiers Perdus est fait pour lui rendre hommage tant il est la quintessence d’un officier perdu ! Vocable qui lui est d’ailleurs attribué quand par auto-dérision dans les prisons de Tulle, de Ré, de Fresnes et d’autres, les officiers de l’Algérie Française ayant tout perdu fors l’honneur se sont auto-intitulés ainsi !


Aujourd’hui, je viens d’apprendre que lors du Salon des Ecrivains Combattants à Orange les 13 & 14 septembre sera attribué le prix Hélie Denoix de St Marc par sa fille Blandine.



prix Hélie Denoix


Mon dernier livre Aux ordres de l’Empereur aura l’honneur de concourir !


tome 5 officiers perdus aux ordres de empereur

Hélie de Saint Marc était un grand ami de mon père (ils s’étaient connus au 1er REP 1er Régiment Etranger Parachutiste) et avaient en commun d’avoir combattu les nazis, les Viets et les fellaghas et furent compagnons d’infortune lors du putsch ! Écrivain il m’a dédicacé ses livres et m’a donné envie d’écrire ! Il m'avait d' ailleurs confié, lui qui avait connu le terrible camp de Buckenwald, que par rapport aux Viets, les nazis finalement faisaient figure d'amateurs! C’est assez émouvant pour moi de concourir dans un prix qui porte son nom !


Élie Denoix de Saint Marc, dit Hélie Denoix de Saint Marc ou Hélie de Saint Marc  né le 11 février 1922 à Bordeaux et mort le 26 août 2013 à La Garde-Adhémar (Drôme), est un résistant, écrivain et un officier de carrière de l'armée française, décoré des plus hautes distinctions militaires avec treize citations, ayant servi dans la Légion étrangère, en particulier au sein de ses unités parachutistes. Commandant par intérim du 1er régiment étranger de parachutistes, il prend part à la tête de son régiment au putsch des généraux en avril 1961 et il est condamné à dix ans de réclusion criminelle. Réhabilité dans ses droits en 1978, il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le 28 novembre 2011.


Parcours

  • 1922, Naissance à Bordeaux ;

  • 1941, 19 ans réseau de Résistance Jade Amicol ;

  • 1943, arrestation à la frontière espagnole et déportation à Buchenwald ;


    arrestation à la frontière espagnole et déportation à Buchenwald

  • 1945, École spéciale militaire de Saint-Cyr ;

  • 1948, 1er séjour en Indochine Nord Tonkin 3ème REI de la Légion Etrangère ;

  • 1951, 2ème séjour en Indochine 2ème BEP 2ème  CIPLE (Compagnie indochinoise parachutiste de la Légion étrangère) constituée principalement de volontaires vietnamiens. La rivière Noire, bataille de Na San, plaine des Jarres, Nghia Lo, Tonkin etc.


volontaires vietnamiens

  • 1953, 11e régiment parachutiste de choc, service action du SDECE (services secrets français) ;


    11e régiment parachutiste

  • 1954, 1er REP derniers combats Haiphong, Tourane et Hué où il a sous ses ordres le lieutenant Jean-Marie Le Pen ;

  • 1955, Algérie le 1er REP à Zéralda ;

  • 1956, participe avec le 1er REP à l'expédition de Suez ;

  • 1957, bataille d’Alger directeur de cabinet du général Massu ;

  • 1961, il participe — à la tête du 1er régiment étranger de parachutistes qu'il commande par intérim — au putsch des généraux, recruté par le général Challe qui dirige le coup de force à Alger qui échoue et il se constitue prisonnier.


général Challe

  • Il explique devant le Haut Tribunal militaire, le 5 juin 1961, que sa décision de basculer dans l'illégalité était essentiellement motivée par la volonté de ne pas abandonner les harkis, recrutés par l'armée française pour lutter contre le FLN, et ne pas revivre ainsi sa douloureuse expérience indochinoise. Hélie de Saint Marc est condamné à dix ans de réclusion criminelle. Il passe cinq ans dans la prison de Tulle avant d'être amnistié par le président de Gaulle, et libéré le 25 décembre 1966.


    liberation 25 décembre 1966

  • Après sa libération, il s'installe à Lyon avec l'aide d’une association d’anciens déportés et commence une carrière civile dans l'industrie. Jusqu'en 1988, il fut directeur du personnel dans une entreprise de métallurgie.

  • En 1978, il est réhabilité dans ses droits civils et militaires.

  • En 1979 à 57 ans, il est fait commandeur de la Légion d'honneur, le 23 juin 1979, par le président de la République Valéry Giscard d'Estaing.

  • En septembre 1982, réintégré dans ses droits, il se voit restituer toutes ses décorations, par la volonté du président de la République François Mitterrand

  • 1995, publication de ses mémoires « Les champs de Braise » puis trois autres livres et enfin « Les sentinelles du soir en 2013» .

  • 2002 à 80 ans, il est fait grand officier de la Légion d'honneur, le 28 novembre 2002, par le président de la République Jacques Chirac.

  • En 2011 à 89 ans, il est fait grand-croix de la Légion d'honneur, le 25 novembre 2011, par le président de la République Nicolas Sarkozy

  • Décès le 6 août 2013 à 91 ans.



helie de saint marc memoire

Quintessence des Officiers Perdus, grand soldat des trois guerres (WW2, Indochine,          Algérie) et grand écrivain, je suis sûr qu’il serait heureux de chanter avec moi :


Je vous livre l’intégralité de la déclaration d’Hélie de St Marc – à son procès en  juin 1961 :


« Ce que j’ai à dire sera simple et sera court. Depuis mon âge d’homme, Monsieur le président, j’ai vécu pas mal d’épreuves : la Résistance, la Gestapo, Buchenwald, trois séjours en Indochine, la guerre d’Algérie, Suez, et puis encore la guerre d’Algérie. …


En Algérie, après bien des équivoques, après bien des tâtonnements, nous avions reçu une mission claire : vaincre l’adversaire, maintenir l’intégrité du patrimoine national, y promouvoir la justice raciale, l’égalité politique...


On nous a fait faire tous les métiers, oui, tous les métiers, parce que personne ne pouvait ou ne voulait les faire. Nous avons mis dans l’accomplissement de notre mission, souvent ingrate, parfois amère, toute notre foi, toute notre jeunesse, tout notre enthousiasme. Nous y avons laissé le meilleur de nous-mêmes. Nous y avons gagné l’indifférence, l’incompréhension de beaucoup, les injures de certains. Des milliers de nos camarades sont morts en accomplissant cette mission. Des dizaines de milliers de musulmans se sont joints à nous comme camarades de combat, partageant nos peines, nos souffrances, nos espoirs, nos craintes.

Nombreux sont ceux qui sont tombés à nos côtés. Le lien sacré du sang versé nous lie à eux pour toujours. …


Et puis un jour, on nous a expliqué que cette mission était changée. Je ne parlerai pas de cette évolution incompréhensible pour nous. Tout le monde la connaît. Et un soir, pas tellement lointain, on nous a dit qu’il fallait apprendre à envisager l’abandon possible de l’Algérie, de cette terre si passionnément aimée, et cela d’un cœur léger. Alors nous avons pleuré. L’angoisse a fait place en nos cœurs au désespoir…


Nous nous souvenions de quinze années de sacrifices inutiles, de quinze années d’abus de confiance et de reniement. Nous nous souvenions de l’évacuation de la Haute-Région, des villageois accrochés à nos camions, qui, à bout de forces, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Nous nous souvenions de Diên Biên Phu, de l’entrée du Vietminh à Hanoï. Nous nous souvenions de la stupeur et du mépris de nos camarades de combat vietnamiens en apprenant notre départ du Tonkin. Nous nous souvenions des villages abandonnés par nous et dont les habitants avaient été massacrés. Nous nous souvenions des milliers de Tonkinois se jetant à la mer pour rejoindre les bateaux français. …


Nous pensions à toutes ces promesses solennelles faites sur cette terre d’Afrique. Nous pensions à tous ces hommes, à toutes ces femmes, à tous ces jeunes qui avaient choisi la France à cause de nous et qui, à cause de nous, risquaient chaque jour, à chaque instant, une mort affreuse. Nous pensions à ces inscriptions qui recouvrent les murs de tous ces villages et mechtas d’Algérie : “ L’Armée nous protégera, l’armée restera…"


Nous pensions à notre honneur perdu…


Alors le général Challe est arrivé, ce grand chef que nous aimions et que nous admirions et qui, comme le maréchal de Lattre en Indochine, avait su nous donner l’espoir et la victoire.


Le général Challe m’a vu. Il m’a rappelé la situation militaire. Il m’a dit qu’il fallait terminer une victoire presque entièrement acquise et qu’il était venu pour cela. Il m’a dit que nous devions rester fidèles aux combattants, aux populations européennes et musulmanes qui s’étaient engagées à nos côtés. Que nous devions sauver notre honneur…


Alors j’ai suivi le général Challe. Et aujourd’hui, je suis devant vous pour répondre de mes actes et de ceux des officiers du 1er  REP, car ils ont agi sur mes ordres…


Monsieur le président, on peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier. On ne peut lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de mentir, de se renier, de se parjurer. Oh ! je sais, Monsieur le président, il y a l’obéissance, il y a la discipline. Ce drame de la discipline militaire a été douloureusement vécu par la génération d’officiers qui nous a précédés, par nos aînés. Nous-mêmes l’avons connu, à notre petit échelon, jadis, comme élèves officiers ou comme jeunes garçons préparant Saint-Cyr. Croyez bien que ce drame de la discipline a pesé de nouveau lourdement et douloureusement sur nos épaules, devant le destin de l’Algérie, terre

ardente et courageuse, à laquelle nous sommes attachés aussi passionnément que nos provinces natales…


Monsieur le président, j’ai sacrifié vingt années de ma vie à la France. Depuis quinze ans, je suis officier de Légion. Depuis quinze ans, je me bats. Depuis quinze ans j’ai vu mourir pour la France des légionnaires, étrangers peut-être par le sang reçu, mais Français par le sang versé.

C’est en pensant à mes camarades, à mes sous-officiers, à mes légionnaires tombés au champ d’Honneur, que le 21 avril, à treize heure trente, devant le général Challe, j’ai fait mon libre choix.


Terminé, Monsieur le président. »


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Tome 5 Officiers Perdus aux ordres de l'empereur




tome 1 officiers perdus la chute de l'empire



Tome 2 officiers perdus rebond en patagonie



Tome 3 officiers perdus l'heure de la releve 1/2



tome 4 officiers perdus heure de la releve tome 4

 
 
 
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