top of page

60 ème anniversaire des accords d’Évian, 18/03/62 - Une paix honteuse

Photo du rédacteur: Rachel CaronRachel Caron

Version officielle Wikipédia : Les accords d’Évian sont le résultat de négociations entre les représentants du Gouvernement de la République française et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) pour mettre fin à la guerre d’Algérie. Ces accords, secrètement négociés les semaines précédentes aux Rousses, près de la frontière suisse, sont signés le 18 mars 1962 à Évian-les-Bains et se traduisent par un cessez-le-feu applicable sur tout le territoire algérien dès le lendemain 19 mars à midi. Ils sont ratifiés, côté français, par le référendum du 8 avril 1962 organisé en France métropolitaine, donnant au gouvernement par 91 % des votes les pleins pouvoirs pour appliquer les accords, et côté algérien, par le référendum d’autodétermination du 1er juillet 1962.

On rappelle que la paix régnait en Algérie depuis 1958 quand la guerre était gagnée !

Pourquoi peut-on qualifier les Accords d’Évian, qui étaient théoriquement des accords de Paix (ou du moins des accords) de fin totale des hostilités, de Paix honteuse ?


Les accords d’Évian, les Chiffres


Cela tient d’abord à des chiffres :

Avant les accords d’Évian donc entre la Toussaint 1954 et le 18 mars 1962, mais essentiellement entre 1954 et 1958, car en 1958 la guerre était gagnée et l’Algérie était totalement pacifiée, on a dénombré 100 000 morts algériens (soldats de l’ALN ou fellaghas) et 25 000 soldats français donc bilan de la période de guerre ou évènements d’Algérie : 125 000 morts.

Mais après le 18 mars 1962 et jusqu’à fin 1963 au moins, on assistera au massacre de 150 000 Algériens (harkis pour l’essentiel) et de 15 000 Pieds Noirs donc bilan de la période de Paix : 165 000 morts !


À rappeler également les deux massacres de la rue d’Isly (plusieurs dizaines de morts) à Alger 26 Mars 1962 et à Oran 5 juillet 1962 (une centaine de morts plus 700 disparus !) donc en période de paix ! Dans les deux cas on est théoriquement en paix et l’insécurité est totale les victimes étant uniquement les Pieds Noirs et les harkis ! Que fera le Gouvernement de Paris face à cette violation manifeste et tellement cruelle de ces fameux accords d’Évian ? Rien ! Absolument rien !


On peut donc affirmer que si la paix régnait en Algérie depuis 1958, les accords de paix d’Évian ont replongé l’Algérie dans la guerre !


Sinistre Bilan final : Paix : 165 000 morts ; guerre : 125 000 morts pas de quoi être fier !


Il faut évidemment rajouter les blessés et multiplier les chiffres par dix pour avoir le nombre de personnes impactées.


La valise ou le cercueil !


C’était la terrible menace adressée à tous les Pieds Noirs !

Elle a ainsi provoqué l’exode de plus d’un million de Pieds Noirs contraints d’abandonner tous leurs biens immobiliers, bien sûr, et même mobiliers dans bien des cas, juste pour sauver leur peau. Eux qui s’étaient battus pour se construire une vie en Algérie ont été obligés de tout abandonner pour se réfugier en France Métropolitaine que, pour la plupart, ils ne connaissaient même pas !





Officiers Perdus chapitre XV page 209


— Mon Général si je peux m’exprimer.

— Allez-y Cottard

— Vous ne serez pas surpris, même si nous le voulions nous ne pourrions pas donner l’Algérie au FLN ! Imaginez le sort de tous ceux qui nous ont soutenus dans la population musulmane : les instituteurs, les infirmiers, les postiers, tous les fonctionnaires sans parler de nos harkis, bien sûr, tous ces gens promis à une mort certaine, alors que nous leur avons promis sécurité et prospérité dans l’Algérie française, on ne peut pas leur faire ça ! Ce serait de la non-assistance à personne en danger ! Et en danger de mort ! Moi c’est à eux que je pense en premier, pas aux colons. Eux perdront tout, mais auront la vie sauve, au moins !

— Merci Capitaine nous sommes tous sur la même longueur d’onde !


Officiers Perdus Chapitre XVI page 215


Elle revint avec un document qu’elle tendit aux trois officiers. Cela tenait plus du dessin que de la lettre, mais en tous cas une image très choquante : sur la droite une valise, sur la gauche un cercueil, et au milieu un point d’interrogation qui les séparait. Les deux étaient coloriés en ocre foncé.


Roche Croix s’était levé et avait pris Souen, en larmes, dans ses bras. Les deux autres se turent sous le choc un instant.


— La valise ou le cercueil ! Les enculés ! Ils passent à la vitesse supérieure ! Des agriculteurs de la Mitidja surtout des viticulteurs l’ont déjà reçue ! Mais c’est la première à Alger du moins, à ma connaissance !


— Jean Baptiste, il faut en parler à de Gaulle et peut-être même lui montrer !

— Je veux bien Peyo, mais si ça se trouve il l’a déjà par sa chère DST !





Officiers Perdus Chapitre XVI page 215


Un colonel se leva

— Colonel Bligneres 1er REC. Mon Général, c’est un bonheur de vous revoir, cette parole dont vous parlez, cette promesse de rester, je l’ai donnée à tous les habitants de mon secteur depuis des années, mais en ce moment c’est tous les jours qu’ils me la demandent ! Ils sont tellement inquiets tous et surtout les musulmans. Et ils ajoutent des récits de menaces, de pressions, de chantages voire d’agressions, si nous partons ce sera le chaos, massacre et misère, une certitude !

Tout le monde l’approuvait.

— Bligneres tu peux voir que tout le monde est d’accord avec toi et si je suis venu ici pour vous voir tous, c’est surtout pour vous dire que moi aussi je suis d’accord comme le sont aussi Challe, Jouhaud et Roche Croix ! Nous allons trouver un moyen de convaincre de Gaulle, nous comptons sur vous, faites-nous confiance nous ne rendrons pas l’Algérie au FLN ! M’approuvez-vous tous ?

La totalité de la salle le fit en l’acclamant !

Et ils purent finalement profiter du méchoui avec couscous aux sept légumes !




On l’a vu trois populations, les musulmans favorables à la France (dont les harkis, mais pas seulement), les Pieds Noirs et même les militaires ont payé par leur sang les conséquences des accords d’Évian, cette paix honteuse.

Ceux qui ont survécu ont tout perdu ! À commencer par leurs maisons, leur terre et tous leurs souvenirs. Plus d’un million de nos compatriotes ont donc subi un terrible préjudice !

Non seulement ce préjudice n’a jamais été réparé, mais, et c’est plus grave, il n’a même jamais été reconnu, il a toujours été nié. C’est un traumatisme dont les Pieds Noirs souffrent encore, les Harkis aussi. Et vous ? Qu’en pensez-vous ?



72 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page