Beaucoup de rumeurs courent sur cette période de l’Histoire. Quand nous plongeons notre nez dans les livres, nous pouvons constater avec perplexité la différence qu’il peut exister entre certaines versions. Dans cet article, je rétablis la vérité telle qu’elle est et vous expose la véritable histoire de la relation entre De Gaulle et l’Algérie qui aurait connu une histoire tristement bien différente de celle que nous connaissons tous. Retour en arrière sur cette époque à la fois épique et sombre.
1958 en Algérie restera l’année des paradoxes !
La guerre (qui ne s’en est jamais appelée une) est gagnée mais, de rage, le FLN réfugié en Tunisie exécute trois prisonniers français tous appelés du contingent !
La Paix est donc revenue mais suite à ces exécutions, début Mai à Alger, des émeutes éclatent réclamant des représailles.
Le pouvoir Parisien de la IVème République semble incapable de gérer la situation, à Alger l’insurrection renverse le gouvernement général, un Comité de Salut Public est créé dirigé par le Général Massu, commandant la 10-éme Division Parachutiste. Le Général Salan (commandant en chef en Algérie) lui apporte son soutien.
Salan et Massu demandent officiellement à Patis le retour du Général De Gaulle au pouvoir. C’est le 13 Mai 1958.
De Gaulle revient au pouvoir !
C’est à ces paradoxes algériens que De Gaulle doit donc son retour au pouvoir ! Et il le doit plus particulièrement à Salan et Massu, l’armée d’Algérie et les Parachutistes ! Leur en sera-t-il reconnaissant ? Au début oui mais après ?
L’Armée avait exigé de la IVème République le retour de De Gaulle et le maintien de l’Algérie Française. De Gaulle était d’accord.
Le 4 juin il vient à Alger et assure à la foule : « Je vous ai compris »
Le 6 Juin à Mostaganem c’est « Vive l’Algérie Française ! »
Ces deux discours sont tenus par de Gaulle lui-même !
Officiers Perdus X,152
De Gaulle était arrivé depuis deux jours et à peine le pied posé sur le sol algérien, avait lancé du haut de la tribune du Gouvernement Général un vibrant discours dont il était coutumier et dont le monde n’avait retenu qu’une phrase : « Je vous ai compris ! » Car il s’adressait à toute l’Algérie du moment, chrétiens et musulmans, civils ou militaires. Le lendemain à Mostaganem il avait même clamé à la fin du discours : « Vive l’Algérie Française ! »
Les conversations allaient bon train donc, et sur un seul thème : « L’Algérie Française a un nouvel allié et un allié de poids : le Général de Gaulle ! » Avec ça, le moral était au beau fixe, voire à l’euphorie !
Et c’était le cas à la table des deux officiers paras, où Souen trinquait avec eux
— Alors c’est fini, ils ne vont plus essayer de nous refaire le coup de l’abandon cette fois ?
— De Gaulle au pouvoir c’est un peu comme si nous étions nous-mêmes au pouvoir non ?
— Oui Jean, il est avant tout un militaire avant d’être un politique !
— Oui c’est l’homme du 18 Juin, l’homme qui ne lâche pas et qui n’abandonne jamais, d’ailleurs qu’est-ce qu’en pense votre Colonel ?
— Tu devrais le voir arriver bientôt, là il est à l’Etat Major avec l’oncle de Jean !
Le Colonel Mendiburu se trouvait à l’immeuble du Gouvernement Général où il était reçu avec le Général Serge de Roche Croix par le Général Salan et Soustelle, gouverneur Général de l’Algérie.
Comment vit-on en Algérie en 1958 ?
Très bien. Les combats ont cessé, les routes sont sûres, les infrastructures (infirmeries, hôpitaux, écoles) fonctionnent et le dernier chef militaire de l’ALN, armée du FLN, Si Chérif a rallié l’Armée Française avec ses hommes !
Pour tout le monde en 1958, l’Algérie Française paraît comme une évidence et, probablement pour de Gaulle aussi !
La vie était belle ! La chanson de Nino Ferrer « Le Sud » paraît écrite pour l’Algérie de cette époque, qui était prospère, le département français d’Alger était le plus riche après le 75 (Paris) mais donc avant le 06 (Alpes Maritimes). Le lycée Bugeaud d’Alger était classé le meilleur lycée de France, devant Louis le Grand à Paris !
On aurait pu vivre plus d’un million d’années ! Et bien non, la paix et la prospérité ne suffisent pas toujours, surtout quand des empires naissants (URSS & USA) ne rêvent que de la disparition des empires précédents !
Quant à de Gaulle, il n’aimait pas être redevable ! C’est tout ! Mais, devenu Roi, peut-on être redevable à ceux qui vous ont fait Roi ?
Officiers Perdus XI,162
L’hélicoptère venait de décoller. Il avait d’abord rejoint la mer où ils avaient pu entrevoir le splendide coucher de soleil sur la Méditerranée, mais maintenant volait plein Est pour franchir la centaine de kilomètres pour Tizi Ouzou, la ville des genêts, capitale de « la Grande Kabylie ».
On approchait actuellement des abords du massif du Djurdjura, où avait eu lieu la fameuse bataille du Djebel, où son amour Jean de Roche Croix avait failli mourir. Souen ne pouvait pas s’empêcher d’y penser. Mais pourtant, l’heure était à la fête !
Souen avait profité de cet hélico piloté par Cottard qui emmenait des provisions pour la fête du 13-ème Hussard Parachutiste qui avait lieu le lendemain. S’y trouvait également Monseigneur Guyot, évêque aux armées d’Algérie, connu pour sa détestation de tout transport aérien mais qui avait pourtant sauté sur Dien Bien Phu juste avant sa chute.
Ils avaient atteint le piedmont et volaient en rase motte. Souen aurait voulu cueillir toutes ces superbes fleurs et herbes se déroulant comme un magnifique tapis qui semblait les accueillir.
Toute cette flore lui rappelait la Provence où, petite fille, elle était allée en vacances chez ses grands-parents. Elle avait connu alors la garrigue, les mimosas, les genêts et tant d’autres avec leurs multiples odeurs qu’elle retrouvait là. Elle aurait bien demandé à Cottard de « faire un stop » pour aller composer un bouquet de fleurs dont elle avait le secret, mais c’était un hélico militaire !
Elle avait déjà de la chance d’avoir pu en profiter, comme le Père Guyot accroché à son chapelet, perdu dans ses prières.
Des plantations d’oliviers apparaissaient maintenant, il ne manquait plus que des champs de lavande pour que l’illusion soit parfaite, pensait-elle. Demain serait un grand jour, une fête splendide qui semblait avoir été conçue pour célébrer une Algérie française unie et apaisée.
Mokhtar rougissait et dit avec un grand sourire de fierté :
— Mon fils Hassan vient d’être admis à l’Ecole Polytechnique !
Toute la table le félicitait et Souen demanda :
— Et où a-t-il préparé l’X ?
— Au lycée d’Alger bien sûr, le lycée Bugeaud ! Et cette année il se classe en tête de tous les lycées de France pour les grandes écoles !
— Devant le fameux lycée Louis le Grand à Paris ?
— Devant Louis le Grand, oui Madame !
— Oui Souen, encore une grande réussite de l’Algérie Française !
Alors ? Vous attendiez-vous à cela ? Quelle version avez-vous ? Il aura fallu que cela soit l’Algérie qui fasse la demande du retour de De Gaulle au pouvoir pour pouvoir mettre fin à toute cette histoire. Bien leur en a pris quand on voit l’évolution positive du pays par la suite. Un pays prospère, avec des résultats surprenants. Et vous ? Que pensez-vous de cela ? Avez-vous envie d’en discuter ? D’en débattre ? C’est par ici !
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