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Photo du rédacteurRachel Caron

Guerre d’Indochine

La Guerre d’Indochine Sous ce nom là est la guerre qui opposa la France au mouvement communiste Viet Minh de 1945 à 1954 et fit environ 500 000 morts. L’Indochine Française comprenait les 3 provinces du Viet Nam, Cochinchine, Annam, Tonkin, du Sud vers le Nord, mais aussi le Laos et le Cambodge. Elle fut suivie dès 1955 et jusqu’en 1975 par la guerre du Viet Nam opposant les USA au même mouvement communiste rebaptisé Viet Kong.




La Guerre d'Indochine à travers le roman historique Officiers Perdus


Elle débuta fin 1945 après l’invasion japonaise qui de fin 1940 à 1945 s’était substituée à l’administration française

Officiers Perdus Chapitre I page 2

L’Indochine ! Un mot magique à lui seul, peut- être un mythe. Combien de colons, combien de capitaines y étaient partis sur la fameuse route de la Compagnie des Indes. Combien d’entre eux y étaient restés, tombés sous le charme de ce pays ensorceleur où le temps ne semblait avoir de prise ni sur les éléments, ni sur les hommes. Des longs fleuves paressaient au milieu des rizières en assurant le véritable garde-manger du pays avec des moussons qui revenaient inexorablement à dates fixes couvrant les montagnes d’une végétation luxuriante. Les peuples, forts d’une civilisation et d’une culture plusieurs fois millénaires, s’étaient forgés un fatalisme à toute épreuve qui ne leur faisait voir toujours que le seul bon côté des choses


La présence française n’était qu’une de plus, bien plus douce en tous cas que les dernières chinoise et surtout japonaise, celle-ci leur ayant laissé un souvenir de férocité épouvantable. Une histoire d’amour s’était donc nouée entre l’Indochine et la France, une véritable passion. Beaucoup de Français en Indochine, mais, beaucoup de Tonkinois, ceux du Nord, d’Annamites, ceux du Centre et de Cochinchinois, ceux du Sud, les trois peuples qui constituaient l’ouest de l’Indochine, sans parler des Cambodgiens et des Laotiens qui en composaient l’Est, étaient venus aussi à Paris surtout dans les universités. Beaucoup de mariages mixtes ainsi, conclusion logique de cette passion, qui avaient engendré les eurasiens et eurasiennes si beaux.


Et ceci amenait Peyo au revers de la médaille. On avait formé à Paris, dans les meilleures universités, à la Sorbonne notamment, ceux qui deviendraient les cadres et les leaders du mouvement communiste indochinois : Le Viet Minh. Ho Chi Minh, lui- même était passé par la Sorbonne, lors de sa formation par le parti communiste français. Les communistes russes, dont l’objectif était purement et simplement la conquête du monde entier, pensaient que celle-ci passait par le basculement des grandes masses asiatiques vers l’idéologie communiste. La Chine était conquise, la prochaine étape était donc l’Indochine, colonie française. Le Viet Minh aurait l’appui de l’URSS et de la Chine toute proche, face à une France exsangue après la Seconde Guerre mondiale. L’Indochine devait tomber dans le giron du communisme aussi facilement qu’un fruit mûr.


Mais non, voilà qu’après huit ans de guerre, le Viet Minh n’avait toujours pas progressé, restait confiné dans le Nord du pays, près de la frontière chinoise, et était uniquement composé de Tonkinois, le peuple du Nord de l’Indochine, l’Annam et la Cochinchine restant sourds aux sirènes du communisme. La guerre faisait rage pourtant, les communistes faisant tout pour faire sauter les verrous du Nord, que l’armée Française tenait, pour déferler dans les riches plaines du delta où ils pourraient profiter de leur nombre. Peyo savait que plusieurs promotions de Saint Cyriens y avaient déjà été envoyées et beaucoup y étaient déjà morts, y compris dans sa propre promotion. Et voilà que c’était son tour…


Contexte : L’Immédiat après-guerre !


Fini le temps des colonies !


Tout le monde est d’accord sur ce point : Mais si le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est souvent (et quasiment uniquement) invoqué, on oublie de dire que les deux empires naissant à l’issue de la deuxième guerre mondiale, les USA et l’URSS, avaient juré la fin des empires britanniques et français. Alors liberté d’un peuple à disposer de lui-même ? Demandez aux polonais ou aux tchèques ce qu’ils en pensent !

En Indochine le mouvement communiste sera construit par les Russes et aidé massivement par les chinois, probablement la seule fois où les Russes et les Chinois ont été d’accord !

La France contre les Russes et les Chinois…. Difficile !


Deux phases


1946-1949


La Guérilla. L‘armée Vietnamienne qu’on pourrait appeler Tonkinoise est en formation et ne peut agir que par des coups mais pas d’affrontement avec l’armée Française !


1949-1954

Maintenant formée par l’Armée Chinoise, en octobre 1950, le Viet Minh lance l'offensive dans le Nord-Est du Vietnam ; c'est la terrible défaite française de la route coloniale no 4 (RC 4) dans les calcaires de Dong Khé, Cao Bang et Longs Son, où l'armée française perd 7 000 hommes, tués, disparus et prisonniers. Mais cela provoquera l’aide des USA qui aideront financièrement logistiquement et massivement la France !


Officiers Perdus Chapitre II page 33


— La situation en Indochine est liée à la qualité de ses commandants en chef : avec de Lattre de Tassigny on avait un véritable seigneur, puis on a eu Salan un guerrier, et maintenant Navarre un fonctionnaire. Cela dit, de Lattre a dit lui-même que depuis les croisades il n’y avait jamais eu d’entreprise plus désintéressée que l’Indochine.







En 1953, le général Navarre rapporte au gouvernement français qu’il n’y a pas de possibilité d’une victoire militaire étant donnée la faiblesse des moyens du CEF. Mais il promet une grande offensive avec l’opération Castor, consistant à occuper l’ancienne piste d’aviation japonaise de Dien Bien Phu pour verrouiller le passage au Laos de l’armée populaire. L'opération militaire qui avait pour but politique de permettre à la France de négocier à Genève la fin de la guerre en position de force.






Officiers Perdus Chapitre I page 8


Tu vas partir pour Dien Bien Phu…


Dien Bien Phu ! En Algérie, Peyo en avait entendu parler mais comme d’une erreur magistrale, une sorte de deuxième ligne Maginot, promise à l’encerclement, pas exactement une villégiature. Il laissa Roche Croix continuer.


— C’est le verrou le plus au nord et le mieux défendu.

Il s’approcha d’une carte.

— Comme tu le vois, Dien Bien Phu occupe une situation stratégique qui commande les deux routes d’Hanoi ici au Tonkin et de Louang Prabang au Laos. Elle a, de plus, pour les Viets une importance symbolique puisqu’elle a été capitale de l’empire thaï et centre du trafic d’opium. La stratégie du Général Navarre a donc été de concentrer nos forces sur Dien Bien Phu afin d’y attirer le Viet Minh comme dans un piège, puisqu’ils ne peuvent pas s’en passer. Dien Bien Phu est une cuvette entourée de neuf collines auxquelles on a donné des prénoms féminins, Béatrice, Huguette, Dominique, Marianne etc…


— Une cuvette, on a concentré nos forces dans une cuvette ?

— Ah non, Peyo, pas toi s’il te plaît, on a assez de réactions comme cela chez les journalistes ! Si on ne devait pas s’installer dans une cuvette, c’est tout le Tonkin qu’il faudrait abandonner. Des cuvettes entourées par des collines, il n’y a que ça ici. Dien Bien Phu est certes une cuvette, mais la plus grande du Tonkin, dix-neuf kilomètres, et la seule sur laquelle on pouvait installer une piste d’atterrissage pour nos avions de transport. Entre sa position stratégique et cela, Dien Bien Phu ce n’était peut-être pas la panacée mais c’était ce qu’il y avait de mieux. Evidemment il fallait tenir les collines…


— Et les collines ?

— Les collines étaient évidemment imprenables sans artillerie ou aviation. L’aviation, les Viets n’en n’ont pas pour le moment. L’artillerie, les artilleurs, dont c’est la spécialité, nous ont juré qu’il n’était pas possible d’acheminer des canons sur un terrain aussi accidenté. Les aviateurs qui eux n’y connaissent pas grand-chose nous ont juré la même chose. Même les marins qui, eux, n’y connaissent vraiment rien ont juré de même ! Toujours est-il que l’attaque de Dien Bien Phu par les Viets a commencé il y a environ un mois, le 13 Mars, et avec un soutien d’artillerie sans précédent ici. Nos hélicos ont même ramené des photos des canons ! Pierrotte qui commandait l’artillerie là-bas s’est suicidé mais cela n’a pas fait disparaître les canons ! Béatrice, pourtant tenue par la légion, est tombée en premier. L’artillerie Viet a même réduit en poussière tout l’Etat Major !


— Mais si, grâce à leur artillerie les Viets peuvent prendre les collines, cela renverse tout ! Il faut commercer de tactique, se replier et se regrouper plus loin.

— Une retraite, oui, c’est ce qu’il aurait peut-être fallu faire, mais ni l’Etat Major de Paris ni les politiques n’aimaient ce mot et, tu sais, rien n’est plus difficile pour l’homme que de reconnaître s’être trompé… De toute façon, maintenant c’est impossible, Dien Bien Phu est encerclée et la piste d’aviation inutilisable, grâce aux canons Viets. Roche croix montrait maintenant une autre carte à Peyo.


On y distinguait bien les collines aux prénoms féminins, certaines étaient rouges mais la majorité bleue.

— Dien Bien Phu au fil du temps est quasiment devenue une base parachutiste, ceux qui y étaient arrivés avant l’attaque sont aujourd’hui morts ou blessés et maintenant on ne peut plus envoyer là-bas que des paras, tu y seras à ton aise !


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