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OAS : Le Bilan Judiciaire


La tentative de Putsch d’Alger a commencé le 21 avril 1961 pour finir le 26 en ayant échoué. Dans le Tome 1 d’Officiers Perdus « La Chute de l’Empire », il est expliqué que cette tentative de putsch était simultanément inévitable comme vouée à l’échec.

Que s’est-il passé ensuite ? Le Tome 2 « Rebond en Patagonie » va vous le raconter au travers de trois des personnages du Tome 1 qui y ont participé : Le colonel Jean-Baptiste Mendiburu et les capitaines Peyo Etchegaray d’Apalats et Jean de Roche Croix. Mais c’est un roman et le but de cet article est d’essayer d’approcher la réalité.

Tout d’abord les grands chiffres : plus de 200 officiers ont été arrêtés et incarcérés et plus de 100 condamnés à une peine de prison dont la répartition est la suivante :




  • Pas moins de 14 condamnations à mort ! Et 4 exécutions, c’est simplement énorme ! D’accord, c’était il y a 60 ans et la peine de mort existait encore, mais c’était surtout à une époque où quand l’état français était attaqué, il savait se défendre et il n’a pas hésité à le faire ! On aimerait bien que, face à l’attaque du terrorisme islamique, il face preuve aujourd’hui de la même détermination ! Il faut rappeler une chose à mettre en rapport avec ces condamnations terribles, le putsch avait un but ou une contrainte, ne pas faire couler le sang : une idée saine et noble en soi. Ils ne voulaient pas tirer sur d’autres soldats français. Certes mais que faire si d’autres soldats viennent les arrêter ? Rien, donc ils se sont faits arrêter par des gendarmes qui eux, avaient des ordres tout autres: les arrêter par tous les moyens ! Une question philosophique : Peut-on réussir un coup d’état sans tirer un coup de feu ?

  • 5 des 14 condamnations à mort l’ont été par contumace, les accusés en exil.

  • Plusieurs condamnations à mort l’ont été sans crime mais intention de crime : la plus célèbre étant celle de Jean-Bastien Thiry, condamné à mort et exécuté, pour avoir tenté de tuer de Gaulle, sans y parvenir ! Quand on regarde les sentences actuelles pour des crimes au moins égaux si ce n’est pire, cela laisse rêveur !

  • À cela, il faut rajouter tous ceux qui ne sont restés en prison que 6 mois ou quelques semaines et qui ont eu quand même un casier, ou qui ont été en résidence surveillée pendant plusieurs mois, sans compter celles et ceux qui ont été interrogés brutalement à Alger par ceux qu'on appelait les "barbouzes" et qu'on a proprement occultés, mais là il s'agissait de civils !


Les chefs de l’OAS : les quatre généraux




Les martyrs : les quatre fusillés




Les drames ne s’arrêtent hélas pas là, car il y a eu aussi :

  • Le commandant Henri Niaux se pend dans sa cellule le 15 septembre 1962, probablement suite à des tortures. Le commandant Robert Casati, faute de soins, meurt dans sa cellule le 3 mars 1963.




  • Le colonel Argoud, brillant officier, Polytechnicien, est kidnappé à Munich le 1er février 1963 par des « barbouzes » de de Gaulle qui voulait qu’il soit assassiné, mais ceux-ci se dégonflent et le déposent devant la Préfecture de Police de Paris ! L’Allemagne furieuse devant cette violation flagrante du droit, demande qu’on lui restitue Argoud ce que de Gaulle refusera ! Argoud sera condamné à la perpétuité.

  • On parle ici du monde des adultes mais que dire de celui des enfants, qui, eux aussi, ont eu des blessures irrémédiables. Deux images me tiennent à cœur :

  1. Une petite fille en pleurs, en Algérie, à côté d’une jeep carbonisée, où se trouvait son père.

  2. Un petit garçon en pleurs, à Fresnes là où les familles attendaient l’heure des visites.


Autres drames


Le but de cet article est de tirer un bilan judiciaire de l’OAS donc des militaires après le putsch. Mais il n’est pas possible de terminer sans mentionner au moins d’autres drames :

Celui des Pieds Noirs, plus d’un million d’entre eux, ont été brutalement reconduits de l’autre côté de la Méditerranée. Dans le sens Sud 🡺 Nord : un million d’OQTF ont parfaitement fonctionné ! Une seule méthode, la valise ou le cercueil !



Malheureusement il y a eu beaucoup de cercueils !

  • Celui des harkis, au moins 150 000, peut-être beaucoup plus, ces soldats de l’armée française que l‘on a laissé se faire massacrer par le FLN après les accords d’Evian, donc après la Paix.



L’OAS s’est attaqué à l’état français. Celui-ci s’est défendu avec des polices parallèles, des disparitions, des enlèvements, des passages à tabac sévères pour ne pas dire plus, une juridiction d’exception dans l’urgence, des condamnations brutales, exemplaires. L’état français a brisé l’OAS en deux ans, mi 61-mi 63. Pour cela, pour briser l’OAS, l’état français est sorti du Droit, on l’a vu.

Aujourd’hui le Terrorisme islamique, bras armé d’un islam politique conquérant qui nous hait et a juré notre perte, nous mène une guerre sans merci depuis des années, une guerre que nous ne faisons pas. Pourquoi ?

Si nous utilisions contre le terrorisme islamique les mêmes moyens que ceux qu’on a utilisés contre l’OAS, il est probable que le problème serait vite réglé. L’OAS a duré deux ans, les Islamistes ne dureraient pas plus ! Le veut-on ?


Point de vue du général Pierre de Roche Croix, cinq étoiles ex commandant de la 1ère Armée, dans « Rebond en Patagonie » :

Chapitre I La Sentence


En Algérie, le droit n’existait plus, et on ne comptait plus les meurtres, les disparitions et les enlèvements ! L’Armée avait reçu l’ordre de plus rien faire, la police officielle n’existait plus, et avait été remplacée par plusieurs polices parallèles, appelées Barbouzes, qui se livraient surtout à ces exactions ! Si on était capable de kidnapper des Français en Algérie et en France pourquoi pas en kidnapper un en Espagne ?


Chapitre XVI Bonne Conduite où il dialogue avec Jean-Baptiste Mendiburu et Peyo Etchegaray qui sortent de Fresnes !

  • Mais vous, mon Général, comment cela s’est-il passé ?

  • Oh Jean-Baptiste plutôt bien, vous savez que de Gaulle a exigé ma démission après la fameuse lettre de mon frère Serge, comme si c’était moi qui l’avais écrite ! De toutes façons, je n’avais pas le cœur à rester, j’avais les cinq étoiles, j’aurais peut-être eu un état-major mais à quoi bon avec un chef pareil ! Vous ne le savez peut-être pas mais il y a eu une véritable hémorragie dans l’Armée. D’abord, vous les connaissez, vous et vos amis, ceux qui ont été virés et condamnés ou seulement virés. Ensuite, il y a ceux qui ont été poussés vers la sortie, comprenez ceux qui venaient de l’Armée d’Afrique ou de la Coloniale, les Parachutistes bien sûr, le SDECE, et plus largement tous ceux jugés insuffisamment gaullistes ! Enfin il y a ceux qui sont partis d’eux-mêmes écœurés par cette purge !

  • En mai 58, ce sont les paras qui ont remis de Gaulle au pouvoir ?

  • Oui, Peyo, mais allez savoir est-ce qui leur en voulait déjà en 1958 parce qu’il leur devait quelque chose et Dieu sait qu’il n’aime pas se sentir redevable ou leur en voulait-il seulement à cause de l’Algérie ?

  • Il nous en veut pour les deux, c’est une évidence mon Général sinon pourquoi cette chasse aux sorcières ?

  • Je crois que vous avez raison Jean-Baptiste ! Le putsch d’Alger est aussi le symbole et peut-être le dernier, d’une France qui voulait rester elle-même, fière de ce qu’elle avait toujours été et qui en a été empêchée. Le sentiment d’injustice largement dû aux Américains et aux Russes touche donc ainsi tous les patriotes, les tenants ou nostalgiques de la France Éternelle et cela fait beaucoup de monde !

  • Comment voyez-vous le futur de l’Algérie ?

  • Jean-Baptiste, on a donné l’Algérie d’une part, à des gens qui avaient perdu la guerre et qui donc n’étaient absolument pas préparés à la gérer, et d’autre part, à un système, le FLN, sur le modèle de la Russie Soviétique, la corruption en plus ! Cela ne pourra pas marcher ; malheureux chez eux, ils viendront chez nous ! D’ailleurs ils viennent déjà ! Et ils viendront de plus en plus, vous verrez !

  • Comment expliquez-vous la faillite de l’armée dans cette histoire ?

  • Vous savez Peyo qu’on a demandé à l’Armée française de faire une guerre et de la gagner ! Cela a été fait ! Donc pas de faillite ! Mais ensuite on a demandé à une armée victorieuse de donner le Pays aux vaincus : les assassins du FLN. Le putsch a été fait avant tout pour sauver la population qui avait soutenu la France ! Quantitativement en premier les musulmans et pas seulement les harkis, puis les pieds noirs et les militaires ! Le putsch était simultanément inévitable comme voué à l’échec !

  • Mais l’armée française aujourd’hui ?

  • Il y a de quoi être inquiet, Jean-Baptiste. Pour gagner la guerre, on avait mis en Algérie tout ce que l’on avait de mieux, hommes et matériel, surtout les hommes ! Et on les a fait partir ! Ceux qui y étaient et ceux qui leur ressemblaient. L’armée survivra oui, bien sûr et comme toujours, mais on a cassé un esprit, cet esprit renaitra-t-il ?

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