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Rebond en Patagonie : La Filière Basque



De nombreux basques ont émigré dans les deux Amériques du Nord et du Sud où initialement leurs qualités de berger étaient très appréciées. Par la suite, c’est en laveurs de carreaux sur les gratte ciels qu’ils se sont révélés, les basques curieusement échappant au vertige ! iIl faut mentionner aussi les restaurateurs qui ont fait resplendir la gastronomie basque de l'autre côté de l’Atlantique !


On connaît déjà deux basques français mis en vedette dans Officiers Perdus, le lieutenant Peyo Etchegaray d’Apalats dès le premier chapitre du Tome 1 « La chute de l’Empire » et le colonel Jean Baptiste Mendiburu, le héros de Dien Bien Phu.

Vous les retrouverez dès le début du Tome 2 « Rebond en Patagonie », à la prison de Fresnes où la pelote basque dans la cour de la prison les aide à tenir !




Savez-vous que ce sont les deux Amériques qui dominent la Pelote Basque ? Aux championnats du monde sur les 21 disciplines, elles en remportent généralement 18, la France et l’Espagne à elles deux en remportant péniblement 3 ! Tous les pays de l’Amérique du Sud et pour le Nord, Mexique, USA et Canada à un moindre degré !

Mais vous allez découvrir deux autres basques, espagnols cette fois-ci dans le Tome 2 :


—Imanol Oyarçabal, prêtre





- Miguel Salaberry de Urdarriaga, entrepreneur de Travaux Publics, joueur de Polo.





Officiers Perdus T2 Chapitre III : L’œil


À la prison de Fresnes, se trouvaient toujours et pour un certain temps, deux des amis les plus proches de Jean de Roche Croix avec qui il partageait beaucoup de points communs, et notamment Dien Bien Phu, l’Algérie, l’OAS, et Fresnes ! Jean avait pu s’évader mais ses deux amis basques y étaient encore ! Il s’agissait du colonel Mendiburu et du Capitaine Etchegaray d’Apalats.

Tous les deux étaient arrivés à se construire une petite vie en prison autour de la pelote basque qui les gardait en forme, comme leur assurait un équilibre psychologique. Au début, ils jouaient l’un conte l’autre et pour cela avait transformé dans leur tête un des murs de la cour en fronton, ainsi que des lignes imaginaires sur celui-ci comme dans la cour. Ensuite ils avaient eu des spectateurs, puis des émules voulant jouer à leur tour. Ils étaient donc devenus professeurs de pelote basque et pensaient de plus en plus à l’organisation de tournois !

Quand on voyait Mendiburu, on ne pouvait dire s’il était plus rugbyman que pelotari. En fait, il était les deux. Plutôt grand, athlétique, on voyait surtout dans son visage viril et buriné, des yeux noirs intenses qui révélaient son instinct de chasseur, qu’il était aussi. Jean-Baptiste devait plaire aux femmes ! Mais à Diên Biên Phu, il n’y en avait déjà guère, et à Fresnes encore moins !

Le colonel Mendiburu était devenu la légende vivante des paras en Indochine pour avoir fait revenir une colonne à travers les lignes ennemies, après avoir refusé de se rendre ! Il avait été aussi l’ultime défenseur de Dien Bien Phu et avait conduit le baroud d’honneur, qu’il avait appelé la Dernière Danse ! Il avait commencé homme de troupe et fini colonel, mais nul doute que sans le putsch il eût fini général!


Le capitaine Peyo Etchegaray d’Apalats, aristocrate de Navarre puis de France grâce à Henri IV, était diplômé de Saint Cyr et de Saumur, même promotion que Jean de Roche Croix. Auparavant Peyo dans la 101ème Airborne US avait été parachuté sur Ste Mère l’Église la veille du débarquement en Normandie.

De taille moyenne, très sec, en parfaite forme physique, il avait le nez et le profil basque associés à des yeux bleus perçants et des cheveux blonds très courts. En Algérie, il s’était fait parachuter pour voler au secours de Jean de Roche Croix blessé et encerclé dans le djebel Djurdjura.



Officiers Perdus T2 Chapitre X : L’Orphelinat




Le Cardinal Paul Guyot était vêtu de sa soutane rouge.

Le prêtre s’étant exprimé en français ce qui était poli ainsi que rassurant sur ses capacités linguistiques, Paul répondit dans la même langue.

— Ah Imanol, c’est gentil d’être venu si vite ! Où en sont tes études au Térésarium ?

— Elles sont terminées, Monseigneur, mon doctorat vient d’être validé par ma thèse sur le martyre de Saint Sébastien !

— Bravo Imanol ! Quels sont tes projets maintenant ?

— Je pourrais rester à Rome mais comme je vous l’avais dit, je pense encore avoir l’âge pour une responsabilité pastorale, c’est la seule chose qui m’a manqué ici dans cette belle ville de Rome !

— Quel âge as-tu Imanol ?

— J’aurais trente-quatre ans ce 22 décembre !

— Cette charge pastorale tu la voudrais où ? Y a-t-il des pays où tu ne souhaiterais pas aller ?

— Non, Monseigneur, avez-vous une idée en tête ?

— Oui, un beau projet en Patagonie au Sud de l’Argentine, un orphelinat en tentes pour le moment avec une centaine d’enfants, le projet est de le passer à cinq cents voire à mille en construisant des bâtiments. Outre la vie elle-même il faudra assurer l’éducation temporelle et spirituelle de tous ces enfants, adolescents ou jeunes adultes, cela te tenterait-il ?

— Vous savez, Monseigneur, que j’appartiens à la Compagnie de Jésus ?

— Cela ne m’avait pas échappé !

— Alors oui, trois fois oui, comment un jésuite pourrait-il refuser un projet d’enseignement ?

— Et l’Argentine ?

— Aucun problème on dit que c’est un très beau pays et il y a beaucoup de basques là-bas, je serai en pays de connaissance ! C’est pour quand ?

— Pour bientôt, car il faut construire avant l’hiver austral donc au début de l’année.

— Pas de problème pour moi !

— Dis-moi Imanol, tu es Basque ?

— Oui, du Guipuscoa en Espagne !

— J’ai deux amis basques très chers qui sont de la Navarre française !

— Il n’y a qu’une Navarre, Monseigneur ! Et où sont-ils ?

— Dans une prison française !

— En prison, mais qu’ont-ils fait ?

— Rassure-toi ils ne sont ni assassins, ni voleurs, mais OAS tu connais ?

— Oui bien sûr !



Officiers Perdus T2 Chapitre XII : L’Orphelinat




Miguel désignait le camp de toiles :

— Ce camp va-t-il rester ?

— Non Miguel, mais il va être remplacé par un véritable orphelinat en dur que nous espérons faire construire aussi !

— Construire par qui ? Par moi aussi ?

— Ce n’est pas encore décidé, ce sera bientôt, on attend la venue d’un cardinal pour cela !

— Madre de Dios un cardinal ici à Calafate ?

— Oui un cardinal français Paul Guyot un parachutiste ami de mon cousin Sergio !

— C’est une blague un cardinal parachutiste ?

— Non, Juan ne plaisante pas, il a sauté avec moi sur Dien Bien Phu et également en Algérie.

— Mais alors Sergio vous êtes para ?

— Oui pourquoi ?

— Moi aussi, Capitaine dans la 6ème brigade aéroportée 3ème bataillon parachutiste, Ortiz de Zárate. J’étais d’abord dans la Légion étrangère avec Franco puis j’ai participé à la création de la 6ème brigade aéroportée. Ravi de faire la connaissance d’un frère d’armes !

— Enchanté également ! Capitaine 13ème Hussard Parachutiste ! Je vous présenterai Paul dès qu’il sera là !

— Cela sera un grand honneur ! Pourquoi vient-il au fait ?

— Eh bien, Souen, l’épouse de Sergio a rallié la mienne Valentina dans l’association de ces enfants perdus, et il leur paraît nécessaire de construire un vrai orphelinat d’ici l’hiver austral et elles ont obtenu grâce à Sergio le soutien de ce Cardinal !

— Que cherche-t-il au juste ?

— Moi je fournis le terrain gratuitement et il cherche d’autres entrepreneurs pour le construire gratuitement aussi.

— Bueno moi si je construis le haras je peux construire l’orphelinat gratuitement, surtout si c’est en même temps !

— Et les autres corps de métier, les matériaux ?

— On prend les mêmes que pour le haras, on leur dit que ce sera béni par le Cardinal et ils accepteront, c’est certain ! J’en fais mon affaire ! Un Cardinal parachutiste, c’était fait pour moi ! Un signe du ciel !

— Miguel vous êtes donc basque ?

— Oui de Valcarlos en Navarre !

— J’ai deux amis basques de Navarre également Jean-Baptiste Mendiburu et Peyo Etchegaray d’Apalats !

— Ça alors d’Apalats d’Arrossagaray ?

— Ça je ne sais pas !

— Probablement, c’est une très vieille famille qui a été séparée en deux lors de la séparation du Pays Basque, quand Henri Roi de Navarre est devenu Roi de France, la moitié d’entre eux était de Valcarlos en Espagne, l’autre moitié de Bidarray et Osses de l’autre côté en France ! Je suis un cousin éloigné de votre ami Peyo, est-il par ici ou en Argentine ?

— Non hélas ils sont tous les deux dans une prison française, OAS vous connaissez ?

— Oui c’est tout à leur honneur, à leur place j’aurais fait pareil ! Vous aussi non ?

— J’ai fait pareil mais j’ai eu beaucoup plus de chance qu’eux !

— Ça va être un plaisir de travailler avec toi ! Companero de armas !

— Mais alors Miguel vous aussi vous avez quitté l’Espagne, comme Juan ?

La discussion s’était prolongée à l’Estancia, Juan ayant voulu présenter Miguel aux deux femmes afin de leur annoncer la bonne nouvelle pour l’Orphelinat, c’était Valentina qui avait posé la question.

— Oui, Madame, j’y suis resté un peu plus que lui, j’ai mis plus de temps à comprendre, il est plus intelligent que moi !

— Vous étiez en désaccord avec Franco ?

— Pas du tout ! Je me suis battu à ses côtés depuis le début dans la Légion étrangère !

— Mais alors pourquoi ?

— Franco a sauvé l’Espagne du communisme et c’est une grande chose. Mais nous, on voulait la grande Espagne, celle de Charles Quint, sur laquelle le soleil ne se couche jamais, cette Espagne-là, les russes n’en voulaient pas mais les américains non plus, de même qu’ils ne voulaient plus ni de l’Angleterre ni de la France. Nous avons gagné la guerre civile, mais la grande Espagne ne sera pas restaurée, Franco n’y arrivera pas, l’Espagne sera englobée dans une Europe vassale des Etats Unis, vous verrez, et c’est le jour où j’ai compris cela que je suis parti !

— Pour la Patagonie.

— Oui la Patagonie ma nouvelle Navarre !

— Que voulez-vous dire ?

— En fait, je pense qu’on peut changer de patrie. Ma famille l’a déjà fait, d’abord le royaume de Navarre puis celui d’Espagne là, on y était obligé, mais dans mon cas, à peu près sûr que l’Espagne ne sera plus celle que j’ai toujours aimée, je me mets au service de la Patagonie et je transcende les valeurs auxquelles je crois dans ma nouvelle patrie. C’est pour cela que je construirai votre orphelinat, un honneur et un plaisir !

— C’est tellement gentil mais vous ne pouvez pas le construire seul !

— Non mais il y en a d’autres comme moi, beaucoup de patagons le sont devenus parce qu’ils ne reconnaissaient plus leur patrie. Il y a des espagnols mais aussi des italiens, des français, des anglais et des allemands venus ici pour y retrouver des valeurs qu’ils n’avaient plus chez eux, c’est avec eux que nous construirons votre orphelinat !





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